Violences verbales, interdictions tous azimuts, rallonge interminable des Contrats à durée déterminée (CDD), injures et autres comportements humiliants. Tels sont les griefs portés contre l’ambassadeur de la République du Gabon au Togo, Sylver Aboubakar Minko-Mi-Nseme. Depuis son arrivée à la tête de la représentation diplomatique, les conditions de travail, mais surtout les relations entre le personnel et les responsables seraient de plus en plus tendues. Des allégations que rejette l’ambassadeur qui promet pourtant des répercussions sur les employés.
Depuis décembre 2012, date de la prise de fonction de l’ambassadeur de la République du Gabon au Togo, Silvère Aboubakar Minko-Mi-Nseme, les employés de l’ambassade comme ceux de la résidence de l’ambassadeur semblent ne plus reconnaître leur lieu de travail. Les conditions seraient devenues insupportables contrairement à l’ambiance sereine qui aurait marqué le passage de son prédécesseur. « L’ambassadeur actuel est tout sauf un homme qui traite bien ses employés. J’ai vécu un enfer indescriptible quand je suis venu travailler avec lui. C’était une ambiance tendue à tout moment. Certains employés en sont presque arrivés à perdre les boules tellement la pression était permanente. J’ai fini par jeté l’éponge et j’avoue que ceux qui travaillent toujours avec lui sont mentalement assez forts », relate une source.
De tels témoignages, venant même d’agents ayant passé peu de temps avec le diplomate ne concourent pas à embellir l’image de cette représentation. Pourtant, ils sont légion. « Nous avons fait seulement quelques jours dans cette ambassade et nous ne pouvons pas accepter que des Togolais soient traités comme des moins que rien dans leurs propres pays. Nous avons vu des choses insupportables. Il a interdit à ses employés, surtout les vigiles, de s’asseoir alors qu’ils doivent assurer leurs postes pendant plus de huit (8) heures. Même dans la Police, on permet aux agents de se dégourdir les jambes. Ce n’est pas vraiment ce qu’on aurait espéré de la part d’un diplomate. Il n’est vraiment pas tendre dans le traitement de ses employés. Nous avons été traités de tous les noms d’oiseau. C’était comme si on parlait à des esclaves. On ne peut pas faire ça à des Gabonais », assure une autre source.
Lors des récentes élections présidentielles au Gabon, la représentation diplomatique avait sollicité la présence des agents des forces de l’ordre et de sécurité du Togo dans le but de sécuriser les lieux. Le traitement reçu par ces derniers n’aurait pas été différent de la situation que vivent les collaborateurs de l’ambassadeur. « Les agents qui sont venus restent à jeun pendant plus de 24 heures de service alors que dans d’autres représentations, ils avaient été bien traités. Des collègues se sont plaint », assure une source policière.
Selon certaines indiscrétions, un processus avait été enclenché pour revoir à la hausse les salaires des employés. Seulement, l’arrivée de Sylver Aboubakar Minko-Mi-Nseme aurait été un élément signifiant dans l’arrêt du processus. « Ce n’est pas le salaire que perçoivent aujourd’hui les employés qu’ils devraient avoir. Conscient de la situation des employés, l’équipe précédente avait voulu revoir les conditions salariales à la hausse, mais c’est un rêve qui est loin de se réaliser avec l’actuelle équipe qui ne tient pas compte des conditions de vie de ses employés », avons-nous appris.
Pour équilibrer les informations dont nous disposons et faire en sorte que la version du diplomate soit connue, nous avons fait le déplacement de l’ambassade. Là, nous avons eu l’honneur d’être reçu par une forte délégation conduite par l’ambassadeur Sylver Aboubakar Minko-Mi-Nseme himself. Il était avec certains de ses collaborateurs. « C’est une manière pour lui de dire à ses collaborateurs qu’ils vont subir le même sort s’ils osent parler », soutient un de ses compatriotes qui assure que l’homme n’est pas plus aimé par les employés locaux que ses compatriotes.
Selon l’ambassadeur, toutes les allégations de maltraitantes verbales et autres accusations sont fausses. Mais il a été formel, « c’est sur les employés locaux que vont rejaillir les répercussions » de notre entretien. « Tous ceux qui sont sous un CDD seront laissés à la fin de leurs contrats. Il faut aller le dire à ceux qui sont venus vous voir. Ce n’est pas parce que vous allez écrire un article que ça va changer quelque chose. Après deux jours, l’article sera oublié, mais eux ils vont payer. Il faut le leur dire, avant que je ne parte, ils seront virés », a-t-il menacé.
Par rapport aux emplois, l’ambassadeur affirme : « Je n’aurais pas signé un CDI avec ces employés. C’est une erreur qu’a faite mon prédécesseur ».
Côté violences verbales, Sylver Aboubakar Minko-Mi-Nseme a estimé qu’il parle doucement avec ces employés et essaye de respecter tout le monde.
Source : Géraud A., Liberté
27Avril.com